Owlle

Cheveux rouges, yeux turquoises, un look original, on ne peut pas dire que la jeune chanteuse Owlle passe inaperçue. Mais avant de nous taper dans l'oeil, ce qui nous a marqué, c'est son premier single « Ticky Ticky », que l'on écoute en boucle depuis que l'on a eu son EP entre les mains. Un grain de voix envoûtant, une mélodie entraînante, un refrain qui reste en tête et un titre qui interpelle. A quelques jours de la sortie de son premier album, nous sommes donc partis à la rencontre de cette artiste, pour qu'elle nous parle de son parcours avant de se lancer dans la musique et pour en savoir plus sur ses futurs projets.

Avant de débuter ta carrière de chanteuse, tu te destinais à devenir vidéaste, donc est-ce que tu t'es mise tardivement à la musique et au chant ou est-ce que c'était quelque chose que tu pratiquais depuis longtemps ?

J'ai toujours chanté, ce n'est pas arrivé comme ça. Cela a évolué avec moi, je ne jouais d'aucun instrument, je n'ai pas appris la musique mais c'était toujours présent à travers ce que je faisais. J'aimais beaucoup la danse, j'ai tout de suite voulu faire les Beaux Arts. La musique était intégrée à ce que je faisais, que cela soit par la vidéo, des installations.... Par contre, le fait d'écrire, c'est arrivé très tard.

Est-ce qu'Owlle la chanteuse est différente de la jeune étudiante des Beaux-Arts qui se prénomme France  ?

Pas trop  ! C'est un peu le même processus dans ce que je fais, il y a cette recherche, il y a la construction... Dans ma manière d'approcher les choses, c'est toujours pareil, les mêmes façons de douter, de réfléchir, je pense donc que c'est la même personne.

On pose souvent cette question aux artistes français qui ne chantent pas dans leur langue natale mais pourquoi l'anglais  ?

Je ne me suis pas réveillée un matin en me disant que j'allais faire de l'anglais. C'est tout simplement parce que mes premières compos je les ai faites en anglais car ma culture musicale est anglo-saxonne. Je n'ai pas vraiment de références françaises. Ce n'est pas que j'aime pas mais mes parents ont toujours écouté des musiques d'ailleurs, de la pop bien corsée donc pour moi, c'était une évidence que mes mots allaient être posés en anglais. Mais je ne me suis jamais fermée au français, cela pourrait arriver. Le deuxième album sera peut-être en français, je ne sais pas. Pour l'instant, cela s'est fait comme ça et personne ne m'a empêchée de le faire.

Tu seras prochainement en concert à Paris et dans plusieurs villes à l'étranger comme São Paulo, Oslo, Stockholm... Et justement, comment te sens-tu sur scène ? Est-ce que ce n'était pas trop dur au départ ?

Cela a été plus difficile quand il fallait interpréter mes propres chansons et qu'il fallait penser à tout l'ensemble, par contre, le fait de monter sur scène et d'avoir envie de le faire, j'avais peur dans la forme mais je n'étais pas effrayée car c'était quelque chose que j'avais l'impression de porter depuis longtemps. Ce choix des Beaux-Arts, de présenter des projets à un public, c'était déjà une approche du spectateur. Je n'avais donc pas l'impression que c'était complètement neuf dans ma tête.

Tu étais entre autre en première partie de Sébastien Tellier et Phoenix, comment cela s'est passé ? Est-ce que ce n'est pas un exercice trop difficile ?

Cela dépend, parfois, c'est presque même mieux que ses propres concerts. Moi j'adore le format de la première partie, parce que c'est court et on donne donc tout en très peu de temps. Il faut rentrer très vite dedans, on n’a pas le temps de se ménager. Ce n'est pas toujours évident de capter les gens dès le premier morceau mais du coup, c'est un beau challenge, on sait que les gens ne nous connaissent pas... C'est un exercice que j'adore faire et que je fais depuis longtemps maintenant. Il est temps maintenant de faire mes propres scènes mais cela me plaît vraiment. Pour Phoenix, c'était encore un autre format de scène, c'était la première fois que je jouais dans un Zénith et pour le coup, c'était assez fou. C'est effrayant, mais cool à faire !

Tu as été propulsée par le très efficace « Ticky Ticky », comment est né ce titre ?

Il y a une vraie histoire derrière ce titre, qui me fait rire à chaque fois que je la raconte. C'était un dimanche, je suis partie au musée de la chasse et de la pêche à Paris et je me suis retrouvée devant des petites boîtes sur lesquelles on pouvait appuyer et cela lançait des sons de hibou et de chouette. A un moment donné, j'ai appuyé sur un bouton et j'ai entendu le son d'une chouette et j'ai trouvé cela super beau. Je l'ai enregistré et une fois arrivée chez moi, ce son me plaisait vraiment car il y avait une note bien distincte et je me suis mise à composer « Ticky Ticky » sur cette note, que j'ai samplée. Arrivée au refrain, il y avait ce mot, «  Ticky Ticky  », que j'utilisais, mais qui était à la base là pour remplacer des futures paroles. Et quand j'ai commencé à écrire, arrivée au refrain, je n'arrivais pas à remplacer ce mot car il était pour moi comme une prière étrange et du coup, je n'ai pas voulu le changer. Tout le monde reste bloqué sur ce mot mais à la base, cela ne veut absolument rien dire !

Ton premier album sortira le 20 janvier prochain, est-ce qu'il sera à l'image de l'EP ?

Je pense qu'il sera à l'image de l'EP, c'est-à-dire un peu foufou. Sur l'EP, il y avait trois titres qui partaient tous les trois sur des choses différentes et l'album est un peu comme ça. Mais il y a eu un travail un peu plus global sur la voix, sur les effets et sur plein de choses. C'est un premier album, donc cela fait un peu chien fou mais c'est ce que je voulais. C'est un disque personnel et je ne voulais pas me limiter. Je voulais m'amuser. C'est très mélangé, il y a des choses très lentes, des choses très rythmées.

Est-ce qu'il y aura des featurings dessus et sinon, avec qui aimerais-tu enregistrer un titre  ?

Il n'y en a pas dessus mais il y a une personne avec qui j'aimerais travailler, c'est Thomas Azier. Je l'ai vu en concert et je l'ai trouvé très fort. Je trouve que nos intentions en terme de musique ne sont pas si éloignées et du coup, j'aimerais beaucoup écrire une chanson avec lui. Dans les artistes plus intouchables, il y a Frank Ocean avec qui j'adorerais travailler !

Les cheveux rouges, un style vestimentaire travaillé, est-ce que cela fait partie du processus de transformation ou bien est-ce que c'était déjà ton look avant ?

C'est vraiment une transformation qui s'est faite petit à petit. Cela a évolué dans ma tête et d'un coup, j'ai ressenti le besoin que le physique suive, ce qui n'était pas le cas. Je me sentais un peu enfermée dans une image qui n'était pas moi. J'ai eu une grosse envie de changer et des rencontres qui ont permis ce changement et en quelques mois, je suis devenue la personne que je rêvais d'être.

On sait que les créateurs aiment puiser dans la musique pour trouver de nouvelles égéries, surtout quand elles ont un style atypique comme le tien et du coup, est-ce qu'il y a des créateurs avec qui tu aimerais travailler ?

S’il était encore là, j'aurais adoré travailler avec Alexander McQueen. Des gens comme Thierry Mugler également, c'est assez spécial mais je trouve que ça colle bien avec des musiciens. Sinon, il y a déjà des petites collaborations qui se font déjà aujourd'hui, avec la Maison Martin Margiela par exemple, que j'aime beaucoup et Jean-Paul Lespagnard avec qui je collabore depuis trois ans.

Toujours en parlant de mode, comment définirais-tu ton rapport aux vêtements ?

C'est une continuité de ce que j'ai envie de faire en terme de musique. Pour moi, si ça ne suit pas, c'est comme si j'étais à moitié faite. Je sais que monter sur scène en jeans, ce n'est pas quelque chose qui me tente vraiment. Mais depuis toujours. J'étais toujours très critique quand je voyais des artistes monter sur scène avec une tenue passe-partout, je trouvais cela dommage car nous sommes tout de même là pour faire rêver des gens. Après c'est une approche, je ne dis pas que c'est la bonne mais moi je suis fan de gens comme Madonna, David Bowie et même si aujourd'hui je n'adhère pas à tout ce qu'elle fait, une artiste comme Lady Gaga, je trouve que son approche est très intéressante.

Et petite minute «  Lettre au Père Noël  », est-ce qu'il y a une pièce ou un accessoire que tu aimerais retrouver sous le sapin à Noël ?  

Oui mais je ne l'aurai jamais ! C'est la créatrice Wanda Nylon, qui fait des pièces en vinyle et il y a un manteau que j'ai vu qui est magnifique. L'intérieur est violet et l'extérieur, est rouge. C'est très cher mais très beau !

On parlait de Noël, c'est quoi ton programme pour les Fêtes ?  

Juste avant Noël, il y a plein de dates dont une petite en Scandinavie donc dès que je rentre, je vais chez mes parents car cela fait très longtemps que je ne les ai pas vus. Je pense que 2014 va être intense donc je vais profiter d'eux et de mes amis dans le Sud.

Donc on l'a dit, ton premier opus sortira en janvier, quels sont tes autres projets pour 2014 ?

2014, ça va être la tournée, faire de nouveaux clips en fonction des titres que je vais sortir. Il y a un deuxième titre qui arrive bientôt. Cela va être aussi essayer d'aller sur des terrains sur lesquels les gens ne me connaissent pas, à l'étranger et puis surtout préparer déjà la suite avec des nouveaux titres, un deuxième album car il faut déjà y penser. Le premier est fini depuis un petit moment donc là, j'ai vraiment envie de retourner en studio, cela me manque déjà.

Pour finir, tes bonnes résolutions pour 2014  ?

Ne pas en avoir ! Je suis plus en mode « il faut faire tout ce dont on a envie  ». Les résolutions, cela ne sert à rien. On ne les applique jamais et on est tellement de passage qu'il faut profiter...

Informations

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Lola Naymark

L’histoire de Lola Naymark, sous les projecteurs, démarre dès l’âge de 7 ans. Elle tourne tout d’abord dans des téléfilms « La nouvelle tribu » et « Un coup de baguette magique » de Roger Vadim. A 10 ans, Bunny Godillot lui offre le rôle principal dans « Riches, Belles, etc » aux côtés de Claudia Cardinale, Anouck Aimée et Marisa Berenson. En 2002, elle joue avec Omar Sharif, Gilbert Melki et Isabelle Adjani dans « Monsieur Ibrahim et les fleurs du Coran » de François Dupeyron.En 2004, elle obtient le prix Michel Simon, se voit nominée aux Césars dans la catégorie « Meilleur espoir féminin » et reçoit le prix de la révélation féminine au festival de Cabourg pour « Brodeuses » d’Eléonore Faucher, dans lequel elle tient le rôle principal aux côtés d’Ariane Ascaride.Elle enchaîne avec « La Maison de Nina » de Richard Dembo, « Dans tes bras » d’Hubert Gillet aux côtés de Michèle Laroque et « L’Armée du crime » de Robert Guédiguian. Place au théâtre dès 2009, où elle interprète Ophélie dans « Le jour des meurtres dans l’histoire d’Hamlet », mis en scène par Thierry de Peretti. Puis, elle intègre, l’année suivante, la compagnie de théâtre Les Années Ivres, avec laquelle elle joue « Le Dindon » de G. Feydeau pendant deux ans au Festival d’Avignon.En 2011, elle joue aux côtés de Yann Barthès dans « Arthur Flèche », un court métrage de Samuel Hercule pour Canal +.Jusqu’au 30 juin, Lola Naymark vous invite à vous rendre au théâtre de l’Atelier où elle se produit sur la scène dans « Liaisons Dangereuses », mis en scène par John Malkovich.Nous la retrouverons également dès le 11 juillet à l’affiche du film « Ma bonne étoile » d’Anne Fassio, aux côtés de Fleur-Lise Huet, Christophe Lambert et Claude Brasseur.Synopsis : En Normandie, Louise (Fleur-Lise Huet) vit heureuse dans le monde du cheval. Brusquement, le destin frappe. Louise reste seule avec son père (Christophe Lambert) et un ami de la famille (Claude Brasseur) à la Ferronnière, le haras où elle vit depuis toujours. Les affaires vont mal, ils sont au bord de la faillite…Heureusement, il y a Marquise, une jeune jument que Louise a élevée. Envers et contre tout, la jeune fille et Marquise vont se battre contre la fatalité qui semble s’acharner…‍

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