Louise Ebel

Elle est en couverture du numéro 3 de Pose Mag, et on la retrouve également dans une magnifique série de photos signées Pauline Darley. Louise Ebel est une jeune fille qui met en scène son personnage dénommé Pandora. Tantôt rock, glamour, romantique, parfois même un peu dark, nous avons souhaité en savoir plus sur cette célèbre blogueuse.

Bonjour Louise. La préparation de cette interview a été assez difficile puisque tu as déjà répondu à beaucoup de questions que l’on pourrait se poser sur toi dans la rubrique « À propos » de ton blog. Cependant nous allons essayer d’en savoir plus. En une phrase, qui est Louise Ebel ?

Répondre à cette question sans avoir l’air pompeuse c’est carrément impossible. Surtout que le jour où je me mettrais à parler à la troisième personne il faudra m’achever. J’ai presque envie de répondre un truc débile d’actrice genre, “je ne suis pas celle que l’on croit”.

Et Pandora ?

Un personnage de Gérard de Nerval.

Les tenues présentées sur le blog sont des tenues que tu pourrais mettre dans la vie de tous les jours ?

Oui bien sûr, mais la nuit. Le jour, je me cache. J’aimerais bien oser un peu plus, mais à Paris, c’est dur. Parce qu’il faut bien penser pratique, les talons de 15 centimètres debout toute la soirée dans un bar bondé, c’est niet, les corsets à bastille c’est impensable, et les robes en dentelle du 19ème du suicide social. Et pourtant je fais tout ça…

La journée type de Louise Ebel, c’est quoi ?

Il n’y a pas vraiment de journée type, sinon ce serait triste. Disons que je passe pas mal de temps derrière mon bureau, à faire mes recherches pour mes études, à mettre en ligne les articles et à répondre à mes mails quand j’ai le courage. L’après-midi je pars souvent en séance photo, et quand j’ai le temps, je vais me balader dans Paris ou dans les musées. Et le soir, je sors, j’ai beaucoup de mal à rester chez moi !

Qui sont tes meilleurs amis ? Des gens issus du milieu de la mode et de l’art ?

Mes meilleurs amis sont des gens issus du milieu de la musique d’une part, et de l’autre part des fous d’art et d’histoire du costume comme moi. Je fréquente peu, voir pas du tout, le milieu de la mode, ou alors c’est un autre rapport à la mode, plus culturel.

Tu es étudiante en art, comment réagissent les autres étudiants par rapport au succès de ton blog, ta renommée…?

J’ai la chance d’avoir une fac très compréhensive et de bons résultats. Ils m’ont autorisée à être dispensée et à ne passer que les examens de fin de semestre, comme ça la journée je peux m’occuper de mon blog et de mon mémoire. J’ai deux amies dans ma classe, le reste je ne les connais pas, et je ne suis pas sûre qu’ils m’aiment bien ! Je travaille beaucoup, mais j’ai parfois l’impression qu’ils pensent que je passe ma journée à faire des photos…Mais ce n’est pas très important, car les personnes qui s‘occupent de la scolarité dans ma fac sont très empathiques et encourageantes.

Tu sembles très sensible au sujet de ce que l’on peut dire sur toi, notamment, dans les commentaires postés sur ton blog… Malgré le temps qui s’est écoulé depuis la création de ton blog, les encouragements et la force que tu as pu acquérir, les critiques te font toujours aussi mal ?

Beaucoup moins, mais au début c’était dur. Se lever le matin et se trouver bien pourrie, aller sur internet et voir que tu n’es pas la seule à te trouver minable et moche, ça te donne envie de te recoucher.  Je suis une personne qui a besoin d’extérioriser alors je me plaignais souvent à propos de ces critiques, pour la catharsis. Maintenant j’essaie d’en rire, surtout qu’il y a beaucoup de critiques vraiment ridicules et bêtes du genre “pauvre fille à papa bigleuse”, alors j’ai plus de peine pour la personne qui a besoin de dire ses bassesses. Surtout que pour écrire un commentaire sur mon blog il faut entrer ses coordonnées et un code anti-spam, alors la critique il faut vraiment la vouloir ! J’ai toujours suscité des mauvaises réactions, avant même le blog, on a souvent essayé de me faire des coups tordus, c’est triste mais au bout d’un moment on s’y habitue et on finit par s’en foutre !

Tu apparais avec ta mère dans la dernière campagne de la marque Comptoir des Cotonniers. Cette campagne a fait pas mal de bruit, notamment parce qu’on y apprend que ta mère pilote l’Institut français de la mode. Tu ne t’es pas doutée que tes détracteurs se serviraient de cela pour alimenter leurs critiques ?

Évidemment. Mais je ne vais pas refuser des opportunités à cause d’une bande de médisants ! J’ai adoré faire cette campagne avec ma mère, c’est une expérience que je n’oublierais pas. Les gens pensent que je dois tout à ma mère et l’on en rigole bien toutes les deux car c’est ridicule. Comme si ma mère remplissait mes copies ou payait des gens pour aller visiter mon blog. L’Institut Français de la Mode est une école, pas un ministère de la mode, ma mère n’a pas un pouvoir absolu sur ce milieu…Cette étiquette “fille de” est exaspérante, mais j’imagine qu’elle doit rassurer les médisants, c’est tellement plus facile de penser qu’on a rien fait par soi-même…Enfin, je n’ai pas envie de régler mes comptes !

Il y a quelques mois, l’enseigne Zara avait utilisé, sans ton accord, une de tes photographies en la plaçant en illustration sur un de leur T-shirt. Où en est cette affaire?

Je vois un avocat et nous allons entamer une procédure.

Tu continues à acheter chez Zara ou bien tu es vraiment plus tournée vers les boutiques de vintage ?

Le pire c’est que je continue à acheter oui. Mais ces derniers mois j’ai acheté principalement du vintage. Je suis folle de vêtements anciens ! Je préfère mille fois une pièce unique avec une histoire qu’une jolie robe de créateur. Quand je regarde un vêtement, j’ai besoin qu’il me transporte dans un univers, qu’il évoque une époque et qu’il soit personnel.

On oublie souvent que tu es aussi DJ, et que tu officies dans des bars rock. Peux-tu nous parler de cette autre passion ?

Ça fait un an et demi que je ne fais plus ça, ça m’ennuie maintenant, je préfère aller voir mes amis passer des disques. La musique est ma grande passion dont je parle un peu moins, mais tout aussi importante. Quand j’étais plus jeune, je ne vivais que pour ça. J’allais dans tous les concerts de rock, j’apprenais la basse et la guitare, je cherchais des titres de groupes obscurs. Et puis, j’ai fini par réaliser que je n’avais pas de talent ! Alors je côtoie des musiciens comme ça c’est par procuration ! J’imagine qu’on me collerait l’étiquette “groupie”, mais aujourd’hui ce mot ne veut plus rien dire, il a été totalement dévalué et c’est dommage. J’ai toujours admiré des filles comme Pamela des Barres, car elles aimaient profondément la musique comme moi. Aujourd’hui une fille qui s’entoure de musiciens, on dit que c’est une fille qui veut se la jouer ou autres choses plus vulgaires.

Jeune étudiante sérieuse et timide / Blogueuse mode / DJ. Tu arrives à rester toi-même malgré toutes ces étiquettes ?

Oui, parce que j’ai toujours aimé faire plusieurs choses à la fois. J’ai plusieurs passions. Par contre, c’est mon emploi du temps qui aime moins. Après la notion de soi-même est variable. On évolue forcément, et je préfère ne pas y penser et laisser les choses se faire naturellement. Ce sont souvent les gens timides qui osent le plus, ce n’est pas incompatible.

Et lorsque tu es invitée à une soirée, ou bien un défié de mode, quel personnage prend le dessus ? Tu es plutôt femme fatale et romantique à la Pandora ou bien Louise la jeune femme introvertie ?

Aucune idée, parce que je n’y réfléchis pas, je n’en suis pas encore à théoriser mon personnage ! Quand je suis dans une soirée, je suis plutôt réservée car je ne suis pas très à l’aise quand il y a trop d’inconnus, mais mes amis proches s’amusent du fait qu’en privé je suis très rock and roll ! C’est très différent de l’image que je donne sur mon blog, qui fait tout autant partie de moi, et le décalage est intéressant. J’ai une personnalité faite d’opposés, je suis toujours une chose et son contraire. Mais j’en ai presque déjà trop dit.

Quel sont tes artistes musicaux préférés ? Des groupes de rock je parie…

Depuis que je suis ado, je voue un culte à Sonic Youth, Syd Barrett et les Beatles, que je n’ai même plus besoin d’écouter d’ailleurs. Je n’ai pas de groupes préférés, j’ai des phases. En ce moment j’écoute en boucle les compiles de Broadway Melodies de Chloé Van Paris, l’album Raw Power des Stooges, et des groupes de pop anglaise psychédélique des années 60.

Tu regardes la télévision ? Quelles sont tes émissions préférées ?

Je n’ai pas la télé et je n’en veux pas. Chez moi c’est hors de question. Mais je regarde des séries sur mon ordinateur, des tonnes même. Comme How I Met your Mother, Boardwalk Empire, American Dad et Family Guy (j’adore !), Maison Close…

Tu aimes la mode, alors que penses-tu des séries comme Sex and the city ou Gossip Girl ?

J’aime bien Sex and the City, mais je trouve la série un peu réductrice, car dans le fond, ces femmes soi-disant indépendantes ont l’air de n’avoir qu’un but dans la vie : trouver un homme. Et ça, non. Gossip Girl, je regarde de temps en temps, mais je trouve ça de plus en plus débile et agaçant.

Sais-tu ce que tu aimerais exercer comme métier plus tard ?

Aucune idée. Mais si on pouvait choisir, alors je dirais historienne de l’art la journée et rock star le soir.

Et le blog, c’est pour toujours ?

Je n’espère pas ! J’adore avoir ce blog, mais j’ose espérer qu’à 40 ans je ne ferais plus des poses de nymphe alanguie dans la neige. Surtout que je risque de mourir de froid d’ici là !

Enfin, quels sont tes futurs projets pour la suite ? On veut des scoops !

Et ben je n’en ai pas ! J’ai de vagues projets musicaux, mais c’est embryonnaire. J’ai toujours rêvé de faire du cinéma, devant ou derrière la caméra, alors si quelqu’un passe par là… Haha. Non, sérieusement, j’ai déjà trop de choses dans ma vie pour avoir de gros projets à venir.

Informations

Articles similaires

Titoff

SES DÉBUTS Né à Marseille, il y a 39 ans, Titoff (de son vrai nom Christophe Junca) s’éprend de comédie en regardant le film « Vous n’aurez pas l’Alsace et la Lorraine ». Il s’oriente dès lors vers cette profession artistique et amorce ses premiers pas sur la scène du Chocolat Théâtre à Marseille. LA SUITE En 1999, il se produit à la Comédie de Paris, puis en 2000 au Trévise, où Thierry Ardisson le remarque. Une rencontre déterminante au cours de laquelle il lui propose de remplacer Laurent Baffie dans l’émission « Tout le monde en parle ». Puis, il enchaîne le Palais des Glaces suivi d’une tournée à travers toute la France qui le mène à l’Olympia où il triomphe. 2003, il crée son second spectacle et parcourt les routes de France. « Metrosexuel » qu’il présente en 2007 remportera inévitablement un grand succès. Il aurait pu poursuivre ainsi sa route, et faire comme le suggérait M. Sarkozy « Travailler plus, pour Gagner plus ! ». Il préférera mettre sa vie de one-man show entre parenthèse et s’accorder une pause salutaire. À lui alors le théâtre, le cinéma, les téléfilms et Europe 1 au côté de Laurent Ruquier dans « On va s’gêner ».

Lire

OZIAS, WE LOVE YOU "TO THE MOON AND BACK"

La marque de maroquinerie parisienne OZIAS poursuit son ascension vers la cour des grands avec sa nouvelle campagne printemps-été 2023, haute en couleurs et en créativité. Une collection avec des modèles de sacs originaux, de la rigueur droite et angulaire des malles aux folles ondulations des modèles Wavy !

Lire

Gunther Love

Rendez-vous donné près du Pont Cardinet à Paris. Sylvain Quimene, alias Gunther Love, arrive en scooter. Nous nous rendons dans un grand garage pour effectuer le shooting. Il prend tout d’abord la pose en tenue civile, puis en un claquement de doigt, le voici vêtu d’une combinaison noire à paillettes. Sylvain devient alors Gunther Love. Tel un super héros, il nous fait une démonstration de ses meilleures acrobaties. Entre deux sauts, nous avons réussi à l’interviewer. Voici ce qu’il nous a confié.

Lire