Les Plasticines

Les Plastiscines, ce ne sont plus quatre baby rockeuses mais trois femmes plus unies que jamais avec l’envie de créer sans mettre de limite à leur style musical. Ces Drôles de Dames nous reviennent avec l’album « Back to the Start » qui séduit par ses sonorités pop et disco mais surtout par l’inévitable envie de danser qu’il réveille en nous.

Racontez nous l’histoire des Plastiscines, votre rencontre, la formation du groupe.

Katty: Plastiscines ça a commencé il y a presque dix ans maintenant puisque notre premier concert était le 10 Décembre 2004… On s’est rencontré au lycée avec la guitariste et la batteuse de l’époque, on a formé le groupe toutes les trois et c’est après qu’on a rencontré Louise. On allait souvent à des concerts, comme Les Libertines ou Les Stroke qui nous ont beaucoup influencées, c’est comme ça qu’on a rencontré Louise. Ensuite on a commencé comme tout le monde en faisant des petits concerts dans des bars, des caves ou en faisant les premières parties des gens qu’on rencontrait aux concerts. C’est tout un petit univers qui s’est créé autour du rock à cette époque là. Donc grâce à cette scène on s’est fait découvrir par des maisons de disques qui ont été intéressées par ce petit phénomène de l’époque et du coup on a pu signer notre premier contrat avec une maison de disques. Ensuite le deuxième album ! Anaïs est arrivée. On a composé l’album toutes ensemble et on est parti l’enregistrer aux Etats-Unis, ensuite on est parti en tournée…

Trois filles dans un même groupe, ça n’est pas trop explosif ?!

Anaïs: Non pas du tout ! On se dispute un peu mais comme des sœurs au final.

Katty: Oui je pense que les groupes de mecs se disputent beaucoup plus que nous. Je pense qu’on prend plus de pincettes peut être pour se parler alors qu’un mec va dire les choses un peu plus cash. J’ai l’impression que nous ça se passe plutôt bien…

Diriez vous qu’être de sexe féminin vous a fait rencontrer des obstacles dans la pratique du rock qui est un domaine assez masculin, ou étiez vous d’autant plus encouragées ?

Louise: Je dirais pas ça, au contraire c’est ce qui a attiré l’attention au départ, même si ce n’était pas forcément volontaire de notre part. Il n’y avait pas beaucoup de garçons avec qui on pouvait jouer donc on s’est retrouvé à être que des filles et je pense que c’est vraiment ce qui a attiré l’attention. Donc pour nous ça n’a jamais été un obstacle sauf quelques questions débiles qu’on a pu avoir en interview ou qu’on a pu voir passer sur internet, mais sinon je pense que c’était plutôt notre force.

Vous chantez en anglais et en français, qu’est ce qui détermine le choix de la langue  ou même le mix des deux langues ?

Katty: En fait ça vient plutôt naturellement, on ne se pose pas trop la question… Si la mélodie s’y prête bien on va pouvoir la faire en français et puis ça marche naturellement comme ça. Après c’est vrai qu’on se tourne plus facilement vers l’anglais parce que la musique qu’on écoute est plutôt anglophone, c’est pour ça qu’il y a plus de chansons en anglais. Ce sont un peu plus nos références…

Qu’est-il arrivé à Marine la quatrième fille du groupe ? Son départ a-t-il eu une influence sur votre façon de travailler ?

Anaïs: Marine a disparu ! Non, on a fini notre tournée du « BITCH » tour en Novembre 2010 et elle est partie à ce moment là. Nous c’était en gros le moment où on commençait à écrire le troisième album. C’était vraiment complètement différent de composer à trois. Là on s’est retrouvé toutes les trois à travailler sur les textes, à travailler sur l’ordinateur et à essayer d’écrire des chansons avec une nouvelle dynamique. Mais je pense que ça s’est passé naturellement, on n’a pas vraiment arrêté.

Katty: Voilà on écrit des chansons, moi j’en écris, Anaïs en écrit, il n’y a pas eu de problème, on continue…

Louise: C’est comme dans toute histoire d’amour ou d’amitié, les choses ne se font pas d’un coup. Ca n’est jamais une grosse surprise, il y a une petite adaptation mais ça s’est fait assez naturellement.

Le nom de ce nouveau disque « Back To The Start » en est-il inspiré, comme un recommencement à trois ?

Katty: Oui c’est inspiré de tout ça, de tout ce qu’on a pu vivre ces dernières années… Pour nous ce n’est pas revenir dans le passé « Back To the Start », c’est plus un nouveau départ. Aller de l’avant, et on recommence toutes les trois, on repose les bases. C’est se dire qu’on n’a pas de barrières, qu’on ne va pas se cantonner à un seul style, donc voilà on fait ce dont on a envie…

Vous nous proposez avec ce disque des sonorités encore plus pop et plus assumées, voire même disco, avec l’usage du synthé comme dans « Coming To Get You ». Est-ce pour vous le signe que vous avez grandi ou juste une envie de faire quelque chose de différent ?

Anaïs: C’est juste qu’on ne s’est pas mise de barrières.

Katty: Oui voilà, je pense qu’il ne faut pas se dire « on va rester dans un seule style », il faut faire ce dont on a envie sur le moment. On avait envie d’explorer des choses différentes, des choses même plus pop, ce qui peut parfois choquer, mais on en avait envie donc on l’a fait !

Louise: On a travaillé avec plein de gens différents qui nous ont tous apporté leur petite touche et nous ont beaucoup appris. C’était pas la façon dont on avait l’habitude de travailler avant, avant on était avec une seule personne, un seul producteur et on faisait tout l’album en deux semaines. Là, ça s’est fait par petites touches, ça a été plus réfléchi, ça a pris un peu plus de temps aussi, mais on a bien aimé le fait que tous les producteurs qui ont travaillé avec nous ont su faire ressortir une facette de notre personnalité en tant que groupe qu’on n’arrivait pas forcément à explorer toutes seules…

Le clip de « Comment Faire » nous replonge dans le milieu des années 70 – début des années 80, on vous y retrouve en sorte de Drôles de Dames. Est-ce une époque qui vous inspire particulièrement ?

Anaïs: Assez au final.

Katty: Oui, enfin je pense que c’était plus aussi pour le clip, toute l’idée, l’esthétique, le côté un peu kitsch qu’on aime bien…

Anaïs: On s’est vraiment amusé à le faire, je pense qu’on a vraiment été au bout du bout des choses, à faire des fausses cascades, des choses comme ça…

Katty: Moi j’ai fait des vraies cascades !

Louise: Ca, c’est son passé de gymnaste !

Anaïs: C’était très cool aussi de partir en Arizona et à Los Angeles avec les deux vans…C’était vraiment très très cool, c’était la colo quoi !

A l’écoute de cet album j’avais très envie de danser ! Est-ce que c’était quelque chose que vous souhaitiez provoquer en le créant?

Anaïs et Katty: Ah très bien !

Katty: C’est vrai qu’on a écrit beaucoup de chansons avant de choisir les titres de l’album. Il y en avait certains qui étaient un peu plus sombres et pas forcément très joyeux, très dansants. On s’est dit qu’on n’avait vraiment pas envie de ça, on avait envie de quelque chose où les gens pouvaient danser, s’amuser et je pense que c’était ce dont on avait besoin aussi à l’époque et toujours maintenant d’ailleurs !

Vous avez été entourées de grands producteurs pour ce disque tels que Mirwais (Madonna) ou Alalal (Metronomy). Qu’est ce que vous en avez retiré ?

Katty: Je pense qu’ils nous ont tous appris quelque chose, on a eu une très belle relation avec Mirwais par exemple qui s’est un peu mis en mentor pour le groupe. Il nous a appris beaucoup de choses, sur la vie, sur la musique. Je pense qu’il y a toujours un échange comme ça avec les producteurs, c’est ça qui est intéressant. Sur le deuxième album c’était le cas aussi avec Butch Walker avec qui on avait appris énormément de choses. En fait on se rend compte qu’au fur et à mesure des albums, au fur et à mesure des producteurs qu’on rencontre, ils nous apprennent tous quelque chose et pour moi c’est hyper intéressant ces rencontres là, professionnellement et humainement aussi…

Le mot qui selon vous résume le mieux ce nouvel album ?

Anaïs: Je peux dire un truc cliché ?! Je pense que c’est « nous ».

Ah oui cliché à ce point là !

Louise : A ce point là ?

Katty : A ce point là ?

Louise: « Retrouvailles ».

Katty: « Positif », enfin c’est nul comme mot mais l’idée c’est quelque chose de plus positif. Tout le monde dans son histoire a quelque chose qui se passe plus ou moins bien, mais nous on avait juste envie de retirer le positif de tout ça.

Votre « BITCH » tour vous a amené aux quatre coins du monde. Quelles différences avez vous pu remarquer entre l’accueil qui vous a été fait en France et celui que vous avez reçu à l’étranger, comme au Brésil ou en Chine ?

Katty: Chaque public est très différent. On a été hyper étonné en Asie d’avoir un tel accueil car on pensait qu’il allait n’y avoir personne et finalement on est arrivé et on s’est retrouvé à jouer devant sept ou huit mille personnes et tout le monde connaissait les paroles de la chanson « Bitch » grâce à « Gossip Girl » et c’était étonnant.

Louise: Après au Brésil les gens sont très chaleureux, très accueillants et très tactiles, super démonstratifs.

Anaïs: En France ils sont plus timides, plus réservés.

Katty: Oui les gens en France ne sont pas très démonstratifs, ils vont regarder mais pas forcément participer… Mais c’est vrai qu’au Brésil, en Amérique du Sud, il y a toujours un accueil hyper chaleureux comme le disait Louise.

Tu parlais de la série américaine « Gossip Girl », vous avez eu l’occasion de tourner dans des épisodes, qu’est ce que ça fait de mélanger ainsi les domaines artistiques ?

Anaïs: C’est cool !

Louise: Il y a une culture des séries aux USA où la musique a vraiment une place centrale. Même à l’époque de « Clueless » où je crois qu’il y avait les Backstreet Boys… Il y a toujours eu des interventions de musiciens et d’artistes dans « Gossip Girl ». C’est vrai qu’on était là physiquement et c’était super mais c’était bizarre !

Katty: La BO de « Gossip Girl » est toujours hyper bien je trouve. On est passé quand même juste après Sonic Youth, qui eux aussi avaient fait une apparition et je trouve qu’il y avait une très bonne sélection. Ils mettent toujours en avant de nouveaux groupes et c’était hyper gratifiant pour nous d’être dans cette série là.

Anaïs: Y’avait Lady Gaga aussi dans « Gossip Girl »…

Louise: On a aussi eu deux titres dans True Blood, c’est super. En plus True Blood ils ont une super prod’. Ce sont des séries qu’on suit, qu’on aime beaucoup…

Vous avez fait quelques covers telles que « Blue Jeans » ou « Sexy Boy », qu’est ce qui vous plait dans les reprises ? Y’en a-t-il d’autres à venir ?

Katty: Des reprises on en a toujours fait… Je pense que c’est la base pour tous les groupes, quand tu ne sais pas très bien jouer tu t’attaques plus à une reprise. Forcément ça fait partie de l’histoire de tous les groupes, on en a toujours fait sur scène, on aime bien faire des reprises d’artistes qu’on apprécie. C’est vrai que pour le « Rock Cover » album qu’on a fait pour Black XS, on avait envie d’aller dans des styles où on ne nous attendait pas forcément… Comme reprendre « C’est la Ouate » de Catherine Loeb. C’est quelque chose d’assez étonnant et on avait envie de montrer qu’on n’était pas cantonné à un seul style de musique, qu’on pouvait écouter Sophie Ellis Bextor qui a un peu bercé notre adolescence ou «  C’est la Ouate » comme nos parents.

Louise: Pour l’instant on en a déjà un bon panel à jouer sur scène mais pourquoi pas !

A quel groupe cela vous ferait-il plaisir d’être comparées ?

Anaïs: Les Strokes !

Katty: On ne peut pas trop se comparer, après il y a des parcours qu’on admire.

Louise: Oui comme Kate Bush, c’est assez rare qu’une femme soit producteur, elle a toujours produit ses albums. Kate Bush je trouve qu’elle a des chansons incroyables.

Anaïs: Blondie fait de la prod’ aussi…

Katty: Il y a un parcours qu’on aime beaucoup dans le groupe Blondie, c’est qu’ils n’ont pas eu peur au moment où tout le monde faisait du punk et qu’eux mêmes en faisaient, de basculer vers quelque chose de plus disco et pour nous c’est un très bon exemple.

Quelle qualité est selon vous nécessaire à la réussite ?

En chœur: La persévérance !

Katty: Et être honnête avec soi-même et ne pas faire des choses dont on a pas envie.

Vous semblez aimer les fringues. Quelle est votre icône mode ?

Anaïs: D’ailleurs elle vient d’où ta chemise ?!

Louise: Il y a plein de filles qui s’habillent super bien mais je pense que Kate Moss ça dure dans le temps !

Un défilé auquel vous aimeriez assister ?

Anaïs: J’aurais bien été au Supermarket de Chanel, juste pour voir. Vivienne Westwood je pense que ça peut être assez cool. On a fait le défilé Etam qui était vraiment bien. Ca change. On a vu Eve, c’était vraiment cool, je trouve qu’on l’a un peu oublié alors qu’elle a fait des tubes !

Louise: J’irais bien à un défilé Isabelle Marant aussi.

Quel est votre shop préféré à Paris ?

Louise: Moi je me suis rendue compte la dernière fois qu’il y avait un endroit super pratique qui s’appelle les Galeries Lafayette où tu as Zara et Topshop au même endroit ! Galeries Lafayette et Printemps, c’est pas ce qu’il y a de plus branché, mais c’est pratique !

Katty: Castorama ! Sinon j’ai pas de magasin préféré, j’achète beaucoup sur internet, sur Topshop, Asos …

Anaïs : Oui internet c’est pratique…

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Véronic DiCaire

Véronic DiCaire nous vient tout droit de l’Ontario (Canada), d’où elle est originaire. À la fois belle et talentueuse, cette femme manipule à la perfection humour et émotion.Très jeune, sa passion pour le chant et ses compétences vocales interpellent plusieurs artistes canadiens qui lui offrent leurs premières parties. Puis, sa carrière se poursuit à travers la comédie musicale où elle tient le rôle de Sandy dans Grease (adaptation québécoise). En 2003, elle interprétera Roxie Hart dans Chicago au côté d’Anthony Kavanagh (à Montréal) et Stéphane Rouseau (à Paris). Elle sort un premier album folk rock chez Warner en 2002 et un second en 2006. Elle poursuit son actualité, en composant avec diverses cordes à son arc, en tant que chanteuse et animatrice télé. Elle apparaît également dans une télé-série et tient un rôle dans la pièce « 2006 Revue et Corrigée », au théâtre. Puis elle débute en 2008 en tant qu’imitatrice de grandes voix de la chanson française et américaine. Son public québécois est conquis. La providence mettra sur son chemin Céline Dion et René Angélil qui lui proposent alors d’assurer la première partie du spectacle Taking Chances, au Centre Bell à Montréal. Une opportunité inespérée qui la conduira vers le triomphe et la consécration.Actuellement, vous la retrouvez sur M6, dans l’émission X-Factor où elle fait partie du jury aux côtés de Christophe Willem, Henry Padovani (du groupe Police) et Olivier Shultheis.

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