Elsa Zylberstein

Comédienne talentueuse, maintes fois récompensée par la profession, sa carrière est à son image ; lumineuse, passionnée et surprenante, tant par ses prestations que par ses jeux si divergents. Mauboussin en fera son Ambassadrice dans la campagne publicitaire « d’Amour, le jour se lève », en la définissant ainsi : « Toutes les femmes sont nos ambassadrices, mais il arrive qu’on en rencontre une qui les incarne toutes. Elsa symbolise cette nouvelle génération de femmes déterminées, élégantes, libres, dont la beauté ne tombe pas dans la caricature de l’icône. » Il était une fois, Elsa Zylberstein… Après le bac, elle se tourne vers la comédie en intégrant la classe libre du cours Florent avec pour professeur, entre autres, Francis Huster. Maurice Pialat la révèle dans « Van Gogh ». Sa prestation très remarquée lui vaut le Prix Michel Simon en 1992 et sa première nomination au César du Meilleur Espoir Féminin. Elle n’a que 17 ans. Dès lors, elle n’arrêtera pas d’enchaîner les rôles. Elle inspire de jeunes réalisatrices, telle que Martine Dugowson, dont elle devient l’actrice fétiche et qui lui confie le rôle principal de « Mina Tannenbaum » aux côtés de Romane Bohringer. A cette occasion, Elsa se verra attribuer le Prix Romy Schneider en 1993.

Elle affectionne par-dessus tout les films forts et ambitieux, tels que « Farinelli », « Lautrec », « Monsieur N », « Jefferson à Paris » et enfin « Modigliani ». En parallèle, elle ne cesse de nous surprendre et n’hésite pas à nous dévoiler sa fantaisie, en mêlant romantisme et folie douce dans « Tenue correcte exigée » de Philippe Lioret, « L’homme est une femme comme les autres » de Jean-Jacques Zilbermann (Prix de la meilleure actrice au Festival de Cabourg) et à travers « Ce jour-là » de Raoul Ruiz, film en compétition officielle à Cannes.

Elsa compose et joue de ses rôles. Sa variation très personnelle inspire Philippe Claudel qui écrit pour elle « Il y a longtemps que je t’aime » qu’elle tournera face à Kristin Scott Thomas, et à l’issue duquel elle recevra le César du Meilleur Second Rôle Féminin en 2009. Carrière également marquée par « La Fabrique des sentiments » de Jean-Marc Moutout.

Dernièrement, au Théâtre des Mathurins, elle était à l’affiche d’une pièce originale de Karine Silla-Perez, « Le temps qui passe », mise en scène signée Vincent Perez.

Côté cinéma, nous l’avons vue très récemment dans les « Tribulations d’une caissière » de Pierre Rambaldi (adaptation du livre d’Anna Sam), aux côtés de Déborah François, Marc Lavoine, Anne Loiret et Nicolas Giraud.

Elle figure également dans la distribution de « JC comme Jésus Christ » de Jonathan Zaccaï avec Vincent Lacoste, Aure Atika, Kad Merad et Gilles Lellouche.

Vous êtes actuellement à l’affiche de « Plan de table » de Christelle Raynal, qui réalise son premier long métrage, aux côtés de Franck Dubosc, Andrey Lamy, Shirley Bousquet, Arié Elmaleh et Louise Monot. Qu’est-ce qui vous a séduit dans cette comédie romantique ?

C’est un film très ambitieux et fort original, comparable à une comédie romantique à l’anglaise. Il traite du destin, d’une certaine obsession des défis de la vie. Je ne connaissais absolument pas les acteurs qui partageaient l’affiche avec moi. Lors du tournage, j’ai découvert des gens merveilleux : une amitié est née. C’est simple on ne se quitte plus ! Pas plus tard qu’hier, ils sont venus dîner à la maison.

Quelques mots sur votre personnage ?

Lorsque Christelle Raynal m’a présenté le projet, j’ai tout de suite été amusée par le personnage. Elle me l’a décrite comme une fille « comparable à sa tante ». Sauf, que je ne connais pas sa tante ! Il me fallait aller à l’essentiel pour m’imprégner du rôle, aussi bien dans le comportement social que dans le ressenti profond de cette femme de médecin. Elle est hystérique, obsédée par la perfection, nerveuse. En société, elle se complaît à dire que tout va bien, alors qu’il n’en est rien. Elle est angoissée au possible et se bourre de médicaments. Elle vit dans le déni permanent. Ne supportant absolument pas le silence, elle tente inexorablement de le combler, mais si maladroitement… J’ai beaucoup aimé ce rôle.

Le mariage a-t-il selon vous une valeur capitale dans un lien amoureux ?

Non, pas forcément ! C’est une convention avant tout ! Mais se dire « oui », vouloir officialiser son amour pour une personne doit être un moment chargé d’émotions, même si le cours de la vie risque de rompre, un jour ou l’autre, ce lien.

Lors du Festival de l’Alpe d’Huez, qui s’est déroulé du 17 au 22 Janvier, Christelle Raynal a été nominée 4 fois, et on vous a décerné le Prix d’interprétation féminine. Une belle récompense, non ?

J’étais d’autant plus ravie que ce prix m’a été attribué par un jury d’acteurs. Lorsque le président du jury, Gilles Lellouche, me l’a remis, j’étais très émue.

Durant votre parcours, quelles ont été les rencontres marquantes et décisives qui ont influencé votre carrière ?

Maurice Pialat, indéniablement, lorsqu’il me fit cadeau d’un rôle dans « Van Gogh ». Le film sorti à l’écran, ma vie a aussitôt basculé. Je pense à lui tout le temps : je lui dois tout. C’était un homme unique, un génie ! Il m’a influencé dans mes choix, mes envies, tout en me confiant une grande liberté.

Comment ne pas citer Martine Dugowson qui m’a offert trois rôles magnifiques ! Elle est la première à avoir décelé chez moi un côté Woody Allen : j’étais capable de faire rire.

Jean-Jacques Zilbermann m’a fait découvrir, quant à lui, à travers « L’homme est une femme comme les autres », un univers quelque peu décalé. Avec lui, tout est possible ! Les personnages trop naïfs, trop purs. Composer ce rôle m’a été envisageable après ma rencontre avec Rosalie Baumann. J’avais enfin trouvé le fil conducteur.

Au cours de votre carrière, vous est-il arrivé de rejeter des propositions de scénarios ?

Emmanuel Mouret m’avait proposé « Changement d’adresse », à une époque où je ne devais pas être au top de ma forme. Je le regrette encore, mais ne désespère pas de tourner un jour avec lui.

Citez-moi un de vos films cultes ?

« Chantons sous la pluie », « A star is born », et plein d’autres encore…

Quels sont vos projets pour 2012 ? Cinéma, théâtre, télévision ?…

Après l’adaptation théâtrale du best-seller de Katarina Mazetti, « Le mec de la tombe d’à côté », Patrick Braoudé le portera prochainement à l’écran. Le tournage devrait débuter en mai ou juin. Je serai aux côtés de Bruno Solo.

Dans quel domaine ne vous êtes-vous pas à ce jour réalisée ? Avec qui aimeriez-vous travailler ?

J’aimerais recevoir de beaux projets de comédie, dans lesquels, tout à loisir, je pourrais faire rire, pleurer, émouvoir. Tourner avec Jacques Audiard, Nicole Garcia, et tant d’autres…

Passer à la réalisation est-ce un projet qui vous a déjà effleuré ?

La réalisation, non. La production et l’écriture me séduiraient davantage. Pourquoi pas ?

Parlons un peu de vous à présent !

Décrivez-vous en trois mots.

Sensible. Volontaire. Très enthousiaste.

Quelle est votre qualité première ? Et votre défaut ?

La détermination. Mon défaut ? Le déni de la réalité. Je vis dans une bulle en permanence.

Avez-vous une addiction particulière ?

Le cinéma, bien sûr !

Côté mode, vous êtes plutôt chic ou choc ?

J’aime l’élégance, avant tout !

Vous partez en voyage, quels sont vos indispensables ?

Des livres et mon iPhone.

Quelle situation peut vous déstabiliser ?

L’injustice.

Votre dernière colère ?

Je ne supporte pas les gens qui se conduisent mal.

Votre dernier achat « coup de cœur » ?

Une petite parka très chic, signée Burberry.

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