Alysson Paradis

Vous l’avez bien compris, il ne suffit pas d’être la fille ou la sœur « de » pour s’imposer dans le monde artistique. Alysson, qui n’est autre que la sœur de Vanessa Paradis, ne doit son talent qu’à elle-même. Battante, elle mène son propre combat au théâtre, comme au cinéma. A chacun son destin ! Son bac en poche, Alysson monte à Paris avec un objectif en tête : suivre des cours de théâtre. S’ensuivront des tournages de courts et moyens métrages, jusqu’au jour ou Rodolphe Marconi lui offre un rôle dans « Le dernier jour », aux côtés de Gaspard Ulliel et Mélanie Laurent. Depuis, elle a tourné pas moins de sept films dont « A l’intérieur » avec Béatrice Dalle, de Julien Maury et Alexandre Bustillo, dans lequel elle obtint le rôle principal (en sélection à la Semaine de la Critique à Cannes en 2007). Rappelons également « Thelma Louise etChantal » de Benoît Petré, « Camping 2 » de Fabien Onteniente et « L’enfance d’Icare » d’Alexandre Lordachescu. Pour l’heure, nous aurons tout loisir de la retrouver dans la série télévisée « QI » d’Olivier de Plas, diffusée sur Orange Cinémax. Elle y incarne Candice, une jeune star du X qui décide de mettre un terme à sa carrière afin de suivre des études de philosophie. « Une série qui va du corps vers l’esprit ! » Jusqu’au 14 avril, elle était au Théâtre l’Archipel où elle jouait dans « Salle de Profs » de Samia Webre, mis en scène par Samy Berry, aux côtés d’Audrey Garcia et Yannick Mazzilli.

La salle des profs servirait-elle de défouloir ? Les langues se délient t-elles uniquement sur l’univers du collège ?

Dans la pièce, on évoque aussi bien les problèmes rencontrés avec les élèves, que le statut social des enseignants, leurs difficultés financières. Toutes les tensions sont traitées avec humour. La comédie adoucit les mœurs.

Audrey Garcia, prof d’anglais intransigeante, très stricte, tirée à quatre épingles, est en charge de me former, car j’enseigne en première année, dans la même matière. Yannick Mazzilli, quant à lui, interprète le rôle du prof d’éducation physique super laxiste, qui ne pense qu’à manger et se complaît à s’exhiber dans des tenues improbables.

Pensez-vous que les profs d’aujourd’hui éprouvent plus de difficulté à se faire respecter qu’il y a 20 ans ?

En effet, je pense que nous étions plus indulgents envers nos professeurs. Le facteur « lieu d’implantation de l’établissement scolaire » joue énormément, car il ne faut pas négliger les quartiers sensibles et les enfants en échec scolaire. En classe, la surenchère rapide et permanente est de plus en plus fréquente. Elle contribue malheureusement à perturber les cours et à démotiver le rôle de l’enseignant.

Personnellement, je me rappelle très bien de deux profs, dont je n’ai pas oublié les noms, qui savaient capter toute notre attention durant leurs cours, et nous transmettaient leur passion du savoir. Ces instants uniques étaient riches en partage.

Pour tout vous avouer, la jeunesse actuelle m’effraie, de par son comportement et les tenues vestimentaires qu’affichent les jeunes filles. Elles n’ont que 14 ans et s’habillent comme des femmes. Elles sont complètement décalées dans le temps et sautent les étapes de la vie de plus en plus jeunes. Qui doit-on incriminer ? L’éducation des parents ou l’éducation des profs ?

Récemment, j’ai été choquée par un reportage sur une mère qui injectait elle-même du Botox, acheté sur internet, à sa fille de 8 ans. Où va le monde ?

Qu’est ce qui vous a séduit dans ce scénario ?

Le sujet, bien sûr, et le fait qu’Audrey et Yannick (avec qui je suis amie dans la vie) étaient engagés dans le projet. Cette situation est tellement rare ! Bien que nous abordions un problème social récurrent, nous nous amusons à le présenter sous forme de comédie. Plusieurs fois, durant la représentation, des bourdonnements ponctués de commentaires divers nous parviennent… Ce sont des profs ! Indisciplinés, non ?…

Une tournée avec cette pièce est-elle envisagée ?

Pas dans l’immédiat, mais pourquoi pas ? A suivre…

Vous n’aviez pas joué au théâtre depuis « Les monologues du vagin » de Eve Ensler, pourquoi avoir tant attendu ?

Les scénarios proposés ne me plaisaient pas, ou si je validais, le projet n’aboutissait pas, car rien n’est simple au théâtre. Il faut trouver le producteur, le metteur en scène, une salle disponible, et parvenir à réunir tous les comédiens selon leurs disponibilités…

Prochainement, vous serez à l’affiche de « Les mouvements du bassin » réalisé par HPG, aux côtés de Rachida Brakni et Eric Cantona. Avez-vous d’autres projets pour 2012 ?

La sortie prochaine d’un film anglais « Riot on the redchurch street » réalisé par Trevor Miller, dans lequel je tiens le rôle principal, aux côtés de Sam Hazeldine et Jesse Birdsall.

Quel rôle, encore jamais proposé, rêveriez-vous d’interpréter ?

J’adorerais me glisser dans la peau d’un homme pour un film dramatique. Je trouve qu’on leur offre de plus en plus des rôles hyper forts.

Cinéma, Théâtre… Lequel de ces univers vous correspond le mieux ?

Je dirais plutôt : jamais l’un sans l’autre !

Le théâtre t’oblige à te remettre en cause en permanence. Au départ, tu répètes, sans aucun retour du public. Puis, face à lui, tu rectifies ton jeu, tu l’améliores, tu le peaufines. C’est un travail constant. Il te permet de vivre ta vie en parallèle, dans la journée. Et le soir, place à la convivialité et au partage.

Le cinéma, quant à lui, te plonge dans l’autisme, car tu vis dans une bulle durant tout le tournage. Tu occultes ta famille, tes amis. Mais le rapport qui se noue avec toute l’équipe est incroyable.

Passionnée de musique, vous aviez, très jeune, monté un groupe de rock avec vos amies. Envisagez-vous d’enregistrer un album, dans un avenir proche ?

Pour les besoins du film « Riot on the redchurch street », je viens d’enregistrer quatre titres, mais sincèrement, ce n’est pas ma priorité actuelle. Mais je ne dis pas jamais.

Parlons un peu de vous à présent ! Qui est Alysson Paradis ?

Décrivez-vous en trois mots.

Rigolote, intransigeante et passionnée.

Quelle est votre qualité première ? Et votre défaut ?

A l’écoute. Mon défaut ? Je suis incapable d’avouer mon propre ressenti sur telle ou telle personne.

Avez-vous une addiction particulière ?

Mes amis

Gourmande ou gourmet ?

Gourmet

Question mode : Lors de la dernière fashion week, quelles sont les collections qui vous ont le plus séduites ?

Celles de Vanessa Bruno et Dior. J’aime l’extrême et la démesure de la maison Dior : son univers luxueux et féérique. Chez Vanessa Bruno, j’apprécie avant tout son élégance naturelle.

Vous partez en voyage, quels sont vos indispensables ?

Mes bouquins et mon iPod.

Quelle situation peut vous déstabiliser ?

La méchanceté gratuite et injustifiée.

Votre dernière colère ?

Depuis jeudi, je souffre d’une sciatique qui me tape sur le système.

Quelle est votre plus grande fierté ?

D’en être là aujourd’hui, et d’y être parvenue par moi-même.

Votre dernier achat « coup de cœur » ?

Des chaussures « Heimstone » hors de prix que je ne pensais jamais pouvoir mettre… Je ne les quitte pas !

Quelle est la plus grosse gaffe que vous ayez commise ?

Demander à une amie au téléphone comment se passait sa grossesse, alors qu’elle avait fait une fausse-couche depuis plusieurs semaines. C’est le genre de gaffe qu’on ne peut pas rattraper et qui crée forcément le malaise…

Informations

Articles similaires

Lola Naymark

L’histoire de Lola Naymark, sous les projecteurs, démarre dès l’âge de 7 ans. Elle tourne tout d’abord dans des téléfilms « La nouvelle tribu » et « Un coup de baguette magique » de Roger Vadim. A 10 ans, Bunny Godillot lui offre le rôle principal dans « Riches, Belles, etc » aux côtés de Claudia Cardinale, Anouck Aimée et Marisa Berenson. En 2002, elle joue avec Omar Sharif, Gilbert Melki et Isabelle Adjani dans « Monsieur Ibrahim et les fleurs du Coran » de François Dupeyron.En 2004, elle obtient le prix Michel Simon, se voit nominée aux Césars dans la catégorie « Meilleur espoir féminin » et reçoit le prix de la révélation féminine au festival de Cabourg pour « Brodeuses » d’Eléonore Faucher, dans lequel elle tient le rôle principal aux côtés d’Ariane Ascaride.Elle enchaîne avec « La Maison de Nina » de Richard Dembo, « Dans tes bras » d’Hubert Gillet aux côtés de Michèle Laroque et « L’Armée du crime » de Robert Guédiguian. Place au théâtre dès 2009, où elle interprète Ophélie dans « Le jour des meurtres dans l’histoire d’Hamlet », mis en scène par Thierry de Peretti. Puis, elle intègre, l’année suivante, la compagnie de théâtre Les Années Ivres, avec laquelle elle joue « Le Dindon » de G. Feydeau pendant deux ans au Festival d’Avignon.En 2011, elle joue aux côtés de Yann Barthès dans « Arthur Flèche », un court métrage de Samuel Hercule pour Canal +.Jusqu’au 30 juin, Lola Naymark vous invite à vous rendre au théâtre de l’Atelier où elle se produit sur la scène dans « Liaisons Dangereuses », mis en scène par John Malkovich.Nous la retrouverons également dès le 11 juillet à l’affiche du film « Ma bonne étoile » d’Anne Fassio, aux côtés de Fleur-Lise Huet, Christophe Lambert et Claude Brasseur.Synopsis : En Normandie, Louise (Fleur-Lise Huet) vit heureuse dans le monde du cheval. Brusquement, le destin frappe. Louise reste seule avec son père (Christophe Lambert) et un ami de la famille (Claude Brasseur) à la Ferronnière, le haras où elle vit depuis toujours. Les affaires vont mal, ils sont au bord de la faillite…Heureusement, il y a Marquise, une jeune jument que Louise a élevée. Envers et contre tout, la jeune fille et Marquise vont se battre contre la fatalité qui semble s’acharner…‍

Lire

Daphné Bürki

Elle est en vedette du quatrième numéro de Pose Mag. Passionnée de travail, elle croque la vie à pleine dent, le tout dans une bonne humeur légendaire. Cette jeune trentenaire est passée aisément de styliste chez Dior, à chroniqueuse sur Canal Plus. Ajoutons à cela quelques apparitions au cinéma, le rôle d’abeille rédactrice pour le magazine Be, d’autres émissions TV et vous obtenez le parcours de la pétillante Daphné Bürki. Nous avons voulu en savoir plus sur elle, alors voici ce qu’elle nous a confié, le temps d’une interview pour Pose Mag.

Lire

La chanteuse L

L’équipe de Pose Mag a rencontré il y a quelque temps la chanteuse L au Studio Pigalle à Paris. Cette jeune artiste a gagné le cœur du public français grâce à son talent, son naturel et ses textes touchants. Après nous avoir proposé un titre en live, elle a accepté de répondre à quelques questions. Voici ce qu’elle nous a confié.

Lire